Championnat d’Europe de Coursing à Lavarone-malga Millegrobbe (IT), du 27 au 29
juin
Bien que le doute ait plané pendant un temps, c’est finalement bien « La Bella Italia
» qui a accueilli l’édition 2014 du Championnat de Poursuite à vue sur leurre. C’est
sur un versant des Dolomites que l’événement s’est déroulé. A 1.424 mètres d’altitude,
on trouve des prairies qui accueillent les skieurs de fond en hiver et les adeptes
de la marche nordique en été. Ce site magnifique a été pris d’assaut par 721 chiens
et leurs maîtres, venus pour tenter de conquérir le titre de Champion d’Europe au
fil de 3 jours de poursuite à vue au leurre.
La décision de l’ENCI d’organiser le championnat sur 3 jours cette année a permis
à l’événement de se dérouler dans une ambiance plus agréable et plus détendue. De
plus, limiter à 2 le nombre de terrains a considérablement facilité la tâche des
spectateurs et des chefs d’équipes. L’événement comptait une centaine d’inscrits
en moins que l’année dernière. Je suppose que l’imminence du Championnat du Monde
de Racing, prévu en septembre, explique le nombre très limité de concurrents finlandais,
qui totalisait 38 chiens de moins que l’année dernière. Chypre a fait son entrée
dans la compétition avec un Saluki inscrit. Le fait que l’Italie ait compté 15 représentants
canins de plus que l’an dernier n’avait sans doute rien d’étonnant, vu le lieu.
La France comptait 20 chiens supplémentaires, soit environ un tiers de concurrents
de plus que lors de la dernière édition. Les 117 Whippets – la race d’ordinaire
la plus représentée, et de loin – l’emportaient à peine sur les 115 Salukis. Il
y avait 35 Whippets de moins, et la question était de savoir si c’était dû à la
polémique que soulèvent actuellement le mesurage et le remesurage des Whippets.
Quoi qu’il en soit, lors de la cérémonie d’ouverture, le Président de la Commission
des Courses de Lévriers de la FCI, Hubert Iser, a plaidé l’honnêteté, l’équité et
l’esprit sportif à tous les niveaux – éleveurs, juges, organisateurs et participants
également –, des qualités importantes pour l’avenir du sport, qui empêcheront en
outre que les gens abandonnent ce sport pour cause d’absence d’esprit sportif et
d’inégalité des chances.
Les horaires des contrôles vétérinaires, des courses et des cérémonies avaient été
définis à l’avance et avaient été publiés sur Internet quelques jours avant l’événement.
De cette manière, la plupart des gens savaient où aller et quand, ce qui a garanti
le bon déroulement de l’événement. Le vendredi, toutes les races du Groupe 5, les
Salukis et les Lévriers Afghans ont ouvert le bal. Le 2e jour, c’était au tour des
Lévriers espagnols, des Lévriers anglais, des Lévriers hongrois, des Lévriers polonais,
des Lévriers irlandais, des Lévriers écossais, des Azawakhs et des Sloughis. Le
dernier jour, les Barzoïs, les Levrettes d’Italie et les Whippets fermaient la marche.
Sur chaque terrain, 3 juges évaluaient les parcours. Le Terrain 1, qui se trouvait
à 20 minutes de marche du camp de base, présentait une déclivité relativement importante
et une surface accidentée avec quelques passages délicats. Heureusement, les organisateurs
en étaient conscients et y avaient apporté certaines améliorations. Ce terrain s’adressait
aux chiens courants les plus agiles. Le Terrain 2, au contraire, était un simple
champ de course, hormis le fait que le sol était assez inégal. Les organisateurs
avaient pensé réserver ce terrain aux chiens les plus rapides. Sur les deux terrains,
les rochers avaient été dissimulés sous des ballots de paille afin de prévenir les
risques de blessures. La météo était typiquement montagnarde : averses, éclaircies,
brouillard, chaleur et froid se sont succédé, ce qui a parfois rendu les terrains
glissants.
3 chiens ont été gravement blessés et une Levrette d’Italie est même décédée. Un
autre chien a été happé par la poulie quand sa patte s’est prise dans le câble et
a eu une patte avant fracturée. Un autre chien a eu l’épaule démise. Idéalement,
nous voudrions éviter toute blessure pour les chiens et nous voulons les voir quitter
le terrain indemnes. Comme la plupart des sports, la poursuite à vue au leurre comporte
des risques, même si tout le monde s’attache à rendre sa pratique aussi sûre que
possible.
Le soir, les cérémonies de remise des prix étaient assez longues, car tout était
traduit en 4 langues. La prochaine fois, les organisateurs devraient peut-être penser
à se limiter à la langue nationale du pays organisateur et à l’anglais. Cela permettrait
d’écourter les cérémonies et de retenir davantage l’attention d’un public fatigué
après toute une journée passée à se préparer et à conduire leurs chiens sur le terrain.
Chez les Lévriers Afghans, les vainqueurs mâle et femelle de l’édition 2013 ont
conservé leurs titres : il s’agit de M-Paschdou’s Arishan (DE), dont le propriétaire
est S. Butzert, et Pachdou’ s Adjani (DE), qui appartient à N. Haidl. Même topo
pour les Azawakhs mâle et femelle, M-Aklad al Sahra’ s L’Agadez (DE), appartenant
à E. Kahler, et F-Kainda Adowa El Ghafiri (NL), dont le propriétaire est M. Van
Dijck. Innoko, la femelle Podenco d’Ibiza de S. Kluge, a elle aussi renouvelé son
titre en championnat mixte. Fait remarquable, les Lévriers espagnols mâle et femelle,
qui avaient fini tout au bas du classement lors du championnat 2013, ont tous les
deux conquis la première place cette année, après s’être propulsés dans le haut
du classement au second tour : il s’agit de M-Dandy (FR), appartenant à Ph. Gonthier,
et F-Caritas Palesio Estepona (FR), appartenant à C. Provezano.
L’année prochaine, l’événement se tiendra dans la ville natale du Père Noël : «
Ensi vuonna tavataan Suomessa ». Je vous donne à tous rendez-vous en Finlande.
Article de Bettina Fredrix
Photographies de Marc Goetstouwers
Podenco d’Ibiza
Chien du Pharaon
Saluki
Lévrier hongrois